Les yeux grand fermés 2019

Programme 2019

vendredi 22 mars

Séance 1 – 19h

7e étage — Durée env. 1h30

  • La tête la première – Dominique Petitgand (F)

    1995/2019, 20’, Création
    Diffusion par l’artiste

    La tête la première est une recomposition inédite de pièces sonores anciennes et récentes. Paroles empêchées et conduites, contractions, consignes, expectoration à la clef, exhalaisons, fugue, brouhaha, silences.

    Extraits
    Voix 1 : c’é – c’était – c’était un matin – tin – c’était un matin comme ça elle a senti les contract – contract – contractions
    Voix 2 : on – on doit – on doit respect – ter – respect – ter les consignes – consignes – au risque – au risque de notre vie

    Depuis 1992, Dominique Petitgand réalise des œuvres sonores, parlées, musicales et silencieuses. Il définit ses œuvres comme des récits et des paysages mentaux qu’il diffuse au cours de séances d’écoute, sur disques mais aussi lors d’expositions, sous la forme d’installations sonores dans lesquelles le dispositif, adapté aussi bien à la particularité des espaces qu’au récit lui-même, propose une expérience plurielle et ouverte.

  • La Parole Chanceuse – Myriam Pruvot (F-B)

    2017, 30’55’’, Bourse Empreinte (ACSR)

    La Parole Chanceuse est, à l’origine, un court texte de Marguerite Duras dont ne subsiste ici que le titre. L’auteur y décrit l’armement invisible que procure une parole dite «chanceuse» face à un auditoire. L’emprunt de cette formulation «magique» sert de prétexte au déroulement d’un récit autobiographique: le quotidien d’un foyer de jeunes filles, leur apprentissage du monde. À ce récit est enchâssé le discours de Mohamed Ali qui précéda son combat contre George Foreman en 1974.

    Réalisation (texte, interprétation, musique et montage) Myriam Pruvot
    Dramaturgie Céline Cartillier
    Mise en ondes Christophe Rault
    Production Empreinte (ACSR) avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles
    Projet accueilli en résidence à La Bellone
    Eléments biographiques ci-contre (concert à 21h)

  • Fonetica Francese – Music As A Second Language – Paul De Marinis (CA)

    1991, 4’08’’, Lovely Music

    Les mélodies vocales sont extraites d’enregistrements aussi divers que des méthodes d’apprentissage de langue, de disques d’hypnotiseurs ou de télévangélistes. Ces sons sont alors synthétisés et deviennent étrangement beaux, « le chant des voix est plus ancien que le langage».

  • Tiens ta langue – Trois jours chez l’orthophoniste 2/3 – Delphine Saltel (F)

    2007, 13’, ARTE Radio

    Dans le cabinet d’une orthophoniste, à Nîmes. Trois personnages : un homme bègue atteint de la maladie de Parkinson, une dame âgée qui souffre d’Alzheimer, un petit gitan déscolarisé. Un travail sonore aux sources du langage.

    Mixage Samuel Hirsch

Concert – 21h

7e étage — Durée env. 40’

  • Safar رفس – Myriam Pruvot (F-B)

    Le mot Safar (voyage) revêt un sens particulier pour le poète soufi Ibn Arabi dans son traité «Le livre du dévoilement des effets du voyage». Le voyage inaugural dont il fait le récit est celui du divin lui-même et de la mise en place de tous les noms attachés à la création. Ce sont ces noms qui vont caractériser par essence la relation entre les êtres et leurs créateurs et lier ainsi cosmogonie et langage. Pourtant Ibn Arabi insiste sur les limites du verbe et suppose la préexistence du non-manifesté, de l’indifférencié, de l’indicible. Safar est ici une performance radiophonique où circulent plusieurs fragments d’entretiens menés au Maroc autours du verbe et de la voix. Ces fragments sont accompagnés de chants et de compositions acoustiques minimalistes jouées en direct. Qu’est-ce qu’une voix, d’où naît le sens, comment l’infléchit ou l’enrichit-elle? Chaque locuteur nous transmet ses propres hypothèses et c’est depuis cette choralité de témoignages que se dessine une constellation de sens.

    Avec le soutien de Rachid Madrane, Ministre de la promotion de Bruxelles à la Fédération Wallonie-Bruxelles, les Halles de Schaerbeek & Alwan’art.

    Myriam Pruvot est chanteuse, artiste sonore et performeuse. Diplômée en arts visuels et en composition, elle emprunte de nombreux supports parmi lesquels la voix et la langue demeurent constantes. L’artiste réalise des enquêtes liées à leur statut paradoxal: des traces s’y inscrivent malgré leur caractère fugace, leur immatérialité. La collecte d’indices ancre ses travaux les plus récents vers une forme documentaire. Le chant y intervient néanmoins comme catalyseur de pensée.

Performance – 22h

7e étage — Durée env. 40’

  • Performance sonore pour émetteurs et récepteurs radio – Vincent de Roguin et Francisco Meirino (CH)

    À partir d’émetteurs et de postes de radio disséminés face au public, Vincent de Roguin et Francisco Meirino créent une performance installative qui explore la tension entre résultats programmés et accidents.

    Basé à Lausanne, Francisco Meirino est actif sur la scène artistique depuis 1994. Ses instruments de travail sont principalement l’ordinateur, le synthétiseur modulaire, les magnétophones à bandes, les détecteurs de champs magnétiques, les micros-contact et divers dispositifs électro- acoustiques.

    Vincent de Roguin est un artiste et musicien vivant à Genève. Il édite aussi des livres, crée des expositions, et écrit parfois sur l’art et la musique.

En continu – Durant les heures d'ouverture

Ascenseur et entrée 2e sous-sol

  • Collagène: It’s the pppprrrpproopprrprooblem with language – Magdalena Le Prévost (B)

    2019, 60’. Création
    Collage d’archives radiophoniques
    En présence de l’artiste

    Déjà entendu parler de la clé secrète du relâchement de la langue? De la différence entre murmures et chuchotements, poison et poisson, composte et compote? De ce qu’en pensent Allah, Bouddha et les évangélistes? Savez-vous quel est le problème avec la langue, ses accents, son zozotement, celle des oiseaux et des bébés? Internet nous recèle sous le manteau, particules de voix enregistrées, bribes de pièces radio, échantillons de poésies sonores, pour un collage d’archives en liberté. Sur les mots, la voix, la prononciation, l’impossibilité de dire et d’entendre.

    Collagène est un programme bimestriel à venir sur Radio Panik! Bruxelles, 105.4FM.
    À retrouver sur radiopanik.org

samedi 23 mars

Séance 2 – 10h

7e étage — Durée env. 1h30

  • Je ne suis pas là – Charles Pennequin (F)

    2006, 5’37’’, SilenceRadio.org

    L’équipe de SilenceRadio.org a fixé un rendez vous téléphonique à Charles Pennequin pour enregistrer sa pastille. Malheureusement, il ne décroche pas. Le répondeur s’enclenche. Message.

    Intervention Charles Pennequin, sur une invitation de Sebastian Dicenaire
    Prise de son et mixage Irvic D’Olivier

  • Le premier jour, Cassette 1 – Une vie parlée : autobiographie sonore (1963-1994) – Fred Deux (F)

    1963, 46’37, Collection de la BNF
    Avec l’aimable autorisation de la BnF

    «Me voilà en 62,63,64. J’ai un magnétophone sur une table et je laisse sortir de moi une mèche enflammée qui s’enroule sur des bobines. Je suis à Lacoux. Mes paroles s’inscrivent et peuvent m’être rendues. Ce sont des mots, écrits dans ma langue, avec mon souffle. »
    De 1963 à 1994, Fred Deux, dessinateur, graveur et romancier, enregistre à l’aide d’un magnétophone le récit de sa vie.

    Malgré tous nos efforts pour retrouver les ayants droits de cette pièce, nous devons déplorer quelques lacunes. Si vous devriez vous retrouver dans la situation de réclamer des droits, veuillez nous contacter.

  • Mother in the fridge – Felix Kubin (D)

    2012, 40’, autoproduction

    Une pièce burlesque et œdipienne. Une radio sans scénario avec Felix Kubin et sa mère.
    «Ma mère aime parler et elle adore le faire en anglais. Connaissant le projet Boredcast Radio de mon amie Vicki Bennett, j’ai décidé spontanément d’enregistrer cette longue conversation faite de beaucoup de rebondissements et de petites histoires pour faire quelques expérimentations avec mon téléphone portable. J’ai commencé par placer le téléphone (= ma mère) dans toutes sortes d’environnements sonores afin d’en tester l’acoustique et de
    voir ce que cela provoque dans l’imagination de l’auditeur. Cette idée a conduit à une pièce radiophonique improvisée et ludique sur des réflexions primaires et des souvenirs lointains.
    La plupart des gens qui reçoivent un appel de ma mère ne s’en tire pas à moins de 40 minutes de conversation. C’est pourquoi cette pièce radiophonique a une durée de 40 minutes. »

  • Violent femmes – Jeanne Robet (F)

    2006, 4’23, ARTE Radio

    Une dispute trouvée et remontée.
    Une femme enregistre sa belle-mère à son insu. À partir de cette cassette trouvée, Jeanne Robet fragmente et remonte leur dispute autour de certains mots-clés. Conflit, violence verbale, absurdité: dialogue de sourdes.

    Pour en savoir davantage: http://syntone.fr/pierre-yves-mace-ecoute-violent-femmes/
    Mise en ondes et mixage Christophe Rault
    Réalisation Jeanne Robet

Séance 3 – 12h

7e étage — Durée env. 55’

  • Pour quoi – René Jentet (F)

    1973, 26’18’’, France Culture, Atelier de Création Radiophonique / Archive INA

    René Jentet a été un des grands créateurs et écrivains de France Culture. Dès 1953, il est réalisateur à la Radiodiffusion française. À partir des années 1970, il va développer son propre langage dans des émissions très personnelles, et diffusées dans l’Atelier de Création Radiophonique.
    Pour quoi, Prix Italia en 1973, insuffle de la modernité dans l’écriture radiophonique, en s’inspirant du cinéma. Sous forme d’un collage qui nous rappelle la Nouvelle Vague, René Jentet enregistre ses comédiens hors des studios leur offrant un espace de jeu et d’expressivité souvent peu exploité dans la fiction radiophonique.

  • Résolution – inconnu

    1969, 1’40’’, SilenceRadio.org

    Un disque souple 45 tours uniface, pour Monique. Comme une bouteille (vide?) jetée à la mer, lancée sur une platine autorecording, échouée au marché aux puces pour finalement aboutir sur une radio-web de création. Les méandres de la communication sont souvent imprévisibles.

  • Conte Sentimental N° 1 – Petite Symphonie intuitive pour un paysage de printemps – Luc Ferrari et Brunhild Meyer (F)

    1989, 25’05’’, La Muse en Circuit, pour le Südwestfunk.
    Coproduction Shiiin & SWR2

    Souvenir des jours, des nuits et des saisons
    «Petite Symphonie Intuitive pour un Paysage de Printemps» est non seulement le titre de la musique composée en 1973-74, mais aussi celui du premier «Conte Sentimental » avec des souvenirs de cet été-là passé au cœur du Massif Central. La «Petite Symphonie Intuitive pour un Paysage de Printemps» est le reflet de ce paysage-là.

    […] En projetant les Contes Sentimentaux, j’ai pris conscience que souvent une situation, un fait de la vie, un voyage, un geste anodin avaient été le déclencheur d’une composition musicale. Et maintenant, ce sont ces aventures que je voudrais raconter et, je ne pourrais pas bien expliquer pourquoi tout à coup, ces réalisations me paraissent importantes dans mon travail.»
    – Luc Ferrari

    Musique Petite Symphonie Intuitive pour un Paysage de Printemps (1973-1974) de Luc Ferrari
    Réalisation Brunhild Meyer

Séance 4 – 14h30

2e sous-sol — Durée env. 1h

  • Ma radio – Reportage Alice Milot, réalisation Peire Legras (F)

    2015, 26’, France Culture – Les Pieds sur terre – diffusée le 31.08.2015

    Un petit transistor a bouleversé leurs vies: Chantal Sagna a quitté le Sénégal pour la France à l’âge de 8 ans. Elle se retrouve alors avec une mère maltraitante qui l’enferme pendant plusieurs années avec pour seule compagnie une petite radio…
    Hervé Ghesquière, otage en Afghanistan aux mains des talibans pendant 18 mois, s’est accroché jour après jour aux ondes de son poste pour rester connecté avec le reste du monde.

  • Les Pieds sur Scène : Nos vies françaises (1/2) – Production Delphine Saltel et Sonia Kronlund, réalisation Cécile Laffon (F)

    2017, 27’, France Culture – Les Pieds sur terre – diffusée le 19.04.2017

    Krach boursier, tribulations à la sécurité sociale ou débuts au cinéma, de La Défense aux Mureaux, trois récits contemporains, drôles, tragiques ou politiques. Avec Geoffrey Carey, Boris Picano-Nacci et Liz Gomis. Des histoires vraies racontées sur scène par ceux qui les ont vécues. Une sixième édition enregistrée au studio 105 de la Maison de la Radio.

    Technique Jean-Louis Deloncle, Patrick Müller, Stéphane Poitevin

Séance 5 – 16h

2e sous-sol — Durée env. 1h

  • La Llorona – Ginna Allison (US)

    1985, 5’38’’, édité sur Tellus #11

    «Voici une émission que j’ai réalisée il y a une vingtaine d’années. La Llorona – la femme qui pleure – est l’équivalent mexicain du bogeyman, le croque-mitaine américain.

    La pièce radiophonique a été diffusée sur la radio publique nationale (NPR) dans le programme All Things Considered. Je suppose que les auditeur·ices se sont interrogé·es sur la stabilité mentale de la réalisatrice. En réalité, je
    traversais un divorce et ma santé mentale était en lambeaux. Faire de la radio a été un excellent moyen d’éviter la folie »

  • In The Dark – Helen Thorington (US)

    1993, 6’40’’, Edité sur Nonsequitur / Aerial #5

    «En 1993, j’ai composé une pièce courte et simple intitulée In the Dark. Elle a été fabriquée à partir d’un extrait de la voix du chanteur et percussionniste David Moss, je l’ai jouée sur un synthétiseur Yamaha pour créer l’arrière-plan et le cri d’un animal. Ce cri superposé à de la voix humaine provoque alors un sentiment de perte et de solitude terrible. Comme si la nature vivait ses derniers instants, pour ainsi dire. »

  • Curupira, bête des bois – Felix Blume (F-Mexique)

    2018, vidéo, 35’, autoproduction

    Au cœur de l’Amazonie, les habitants de Tauary nous invitent à écouter les sons de leur forêt, avec ses oiseaux et ses animaux. Des sons étranges apparaissent: une créature rôde entre les arbres. Parmi ceux qui l’ont déjà entendue, très peu l’ont vue, et ceux qui l’ont rencontrée n’en sont jamais revenus. Elle charme, elle enchante, elle rend fou, elle emmène les gens et
    les pousse à se perdre: chacun la raconte à sa manière et tente de décrypter ses appels. Curupira, bête des bois nous emmène à la recherche de cet être: une réflexion sur les mythes et sur leur place dans le monde contemporain, un thriller sonore en pleine jungle.

  • The last voice – Joaquin Cofreces (Argentine)

    2009, 7’, autoproduction

    «C’est une œuvre taillée dans les sons bruts de la Terre de Feu: vagues, vent et vibrations, pour raconter la mort des Yaghans et du yaghan, peuple et langue de ce bout du monde. Une pièce qui utilise le réel pour emmener vers l’imaginaire. On est ici dans le sonore, pas dans le discours. »
    — Hervé Marchon, Libération

  • Das Team – Nils Mosh (D)

    2017, 60’’, autoproduction

    «Une meute de loups dormait dans un zoo. Quand les employés ont annoncé que le parc allait fermer dans 30 min, la meute s’est réveillée. À ce moment, il a semblé que les loups étaient devenus l’équipe du zoo qui souhaitait un bon retour aux visiteurs.
    Le son est à la fois beau, effrayant et drôle. Ces 60 secondes nous racontent une histoire même s’il n’y a pas de montage. Voilà pourquoi c’est mon enregistrement préféré, surtout que cela se répète chaque jour. Les loups sont agacés par la voix du haut-parleur, cela montre bien que les animaux sauvages et la technologie du monde moderne ne font pas bon ménage. Une métaphore acoustique qui parle du choc des espèces partout dans le monde. »

Séance 6 – 17h30

7e étage — Durée env. 1h20

  • L’effraie, evn-frizer – Yann Paranthoën (F)

    2000, 16’, Commande de l’INA / édité par Ouïe / Dire

    Une pièce radiophonique bilingue français breton. L’effraie est un oiseau de nuit qui transporte avec lui de nombreux signes et messages. Bribes de voix, entrelacement des langues, intensité d’une nature frémissante, tissus légendaires : sur la piste de la chouette effraie, une nuit en Bretagne. Une formidable carte postale sonore évoquant les vieilles légendes bretonnes de ce rapace nocturne.

  • Au revoir, merci – Yves Meylan et Francis Traunig (CH)

    1996, env. 45’, autoproduction, édité par Phonurgia Nova
    En présence de l’artiste

    «Au revoir, merci met en scène le quotidien professionnel de Francis Traunig. Celui-ci, marchand de vêtements à Genève, est en effet enregistré dans son magasin de mode masculine, entouré de ses employés et surtout en compagnie de ses clients et amis de passage avec lesquels il converse constamment («mon outil de travail, c’est la langue et le centimètre, dit-il »). Ils débattent ensemble de la vie, en général, et de la photographie souvent… Car Francis Traunig est photographe! Un photographe qui a installé un studio de prises de vue dans son magasin de vêtements et qui demande, sinon systématiquement du moins régulièrement, à ses clients et amis de poser pour lui devant un ensemble de vestes, suspendues sur des cintres, qui devient le décor et la scène de cette série de portraits photographiques. Un théâtre de l’image, donc, restitué par l’émission radiophonique Au revoir, merci. »
    — Alexandre Castant

  • C’est papa – Mathilde Guermonprez (F)

    2018, 4’, ARTE Radio

    Après « C’est maman », parité oblige, voici le tour de «C’est papa». Un bref montage de 4 minutes composé à partir des 214 messages vocaux de vos pères collectés grâce aux réseaux sociaux. Merci à tous les contributeurs. Et rappelez votre papa!

    Mise en ondes et mixage Samuel Hirsch

  • Des Sages du Rhône – Elisabeth Bonneau, Claire Balerdi, Arnaud Leroy, Anne- Laure Manoury, Cécile Queguiner (F)

    2016, 15’, Phonurgia Nova, atelier documentaire sonore sous la direction de Kaye Mortley assistée de Sophie Berger

    «La rivière est ma maison», dit la chanson…
    «Au bord du Rhône, il y a des rapaces et des abeilles» répond le poète.
    Pendant une semaine, à traîner près du Rhône, à l’écouter s’écouler, à essayer de l’entendre, à laisser monter (en soi) son chant…
    Un chant qui se mixe avec des bribes de voix… les voix de ceux qui côtoient le fleuve depuis longtemps– qui le vivent comme un habitacle, un paradis, une menace, une bête domestiquée, mais indomptée…
    Une chanson se faufile parmi les voix et les sons, servant de continuo.
    Elle conte l’histoire d’une autre rivière.
    À moins que ce ne soit la même…?

    Avec les voix de Othello Badan, Haifed Rafai, Bruno Schnebelin, Roger Serre, Madame Serre

Conférence dans le noir – 20h30

2e sous-sol — Durée env. 1h

  • Un vide dans le brouhaha – Écoutes et échanges avec Dominique Petitgand (F)

    Un vide dans le brouhaha propose une traversée dans les écoutes multiples et inspiratrices de l’artiste Dominique Petitgand, en regard à quelques unes de ses pièces sonores. Créateur de ce qu’il nomme « des récits et paysages mentaux », Dominique Petitgand convoque sans relâche la voix et le silence, ou les notions d’espace et de récit, dans un brouillage de pistes permanent – qui parle ? D’où ? Avec qui ? Pour qui ? – pour faire poésie. Tout comme ses premières diffusions en public au début des années 90, la conférence est donnée dans le noir.

    Depuis 1992, Dominique Petitgand réalise des œuvres sonores, parlées, musicales et silencieuses. Il définit ses œuvres comme des récits et des paysages mentaux qu’il diffuse au cours de séances d’écoute, sur disques mais aussi lors d’expositions, sous la forme d’installations sonores dans lesquelles le dispositif, adapté aussi bien à la particularité des espaces qu’au récit lui-même, propose une expérience plurielle et ouverte.

Séance 7 – 22h

7e étage — Durée env. 1h30

  • Traverser les forêts – Judith Bordas et Annabelle Brouard (F)

    2018, 58’, France Culture / RTBF

    Traverser les forêts est un essai radiophonique qui a pour point de départ les lieux où une femme ne peut se rendre seule. Les lieux par nature interdits. Pendant deux ans, Judith Bordas a interrogé plusieurs femmes sur la manière dont leur corps existait dans l’espace public, dans l’espace en général, sur la relation qu’elles entretenaient avec la peur et les stratégies et mécanismes qu’elles mettaient en place pour continuer à aller justement là où elles avaient envie d’aller.

    Avec Camille, Noémie, Morgane, Aurore, Lorraine, Nelly, Marie et Marion
    Remerciements Flore, Halinoro, Michèle, Pascale Tison, Irène Omelianenko, Inès Debruyn, Catherine Dan et le CNES de Villeneuve lez Avignon
    Textes Judith Bordas et Camille Ferrand
    Prise de son et mixage Olivia Grangé / Delphine Baudet
    Musique Hidden People – duretdoux.com
    Avec le soutien du programme d’aide à la création-production d’œuvres radiophoniques Gulliver, ainsi que l’aide à l’écriture CNES de Villeneuve lez Avignon

  • La Fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement 2/5 – Svetlana Alexievitch (RU) Choix de textes Jean-Pierre Thibaudat, réalisation Laure Egoroff, lecture Isabelle Lafon (F)

    2014, 25’05’’, France culture – Fictions/Le feuilleton – diffusée le 11.02.2014

    Dans La Fin de l’homme rouge, Svetlana Alexievitch rencontre des témoins d’une époque, celle d’un empire révolu depuis décembre 1991, l’Union
    soviétique. À chaque fois, Svetlana Alexievitch écoute longuement les témoins. Et petit à petit, le témoignage va au-delà du témoignage, là où le
    lent tête-à-tête touche à l’art de la parole, à la densité de la confession, à la beauté du dire. Ceux qu’elles rencontrent sont souvent des femmes. Des veuves, des mères, des fiancées. Elles ont connu plus souvent le malheur que le bonheur, elles sont pleines de vie. Pas une famille russe qui n’ait sa part de tragédie. Guerre, camps, prison, alcoolisme, suicide, meurtre.

dimanche 24 mars

Séance 8 – 6h

7e étage — Durée env. 1h20

  • Presque rien n°1 – Le lever du jour au bord de la mer – Luc Ferrari (F)

    1967-1970, 20’, éditions Maison ONA Édité chez Deutsche Grammiphon

    «Après la disparition totale des sons abstraits, on peut considérer cette pièce comme une diapositive sonore et l’aboutissement de toute
    une évolution. Restitution réaliste la plus fidèle possible d’un village de pêcheurs qui se réveille. Première idée du minimalisme. »
    — Luc Ferrari

  • Le corps qui sait – Vanessa Langer et Caroline Parietti (CH)

    2017, 60’, coproduction Hors-Champ (CH), Les Obliques (FR) et Le Labo (RTS – Espace 2)

    Du noir, quelques voix, le temps d’une immersion sonore et polyphonique dans une expérience corporelle particulière: la naissance. Pour approcher l’accouchement, vécu de l’intérieur, c’est le son qui prend la parole et
    raconte le corps qui sait, celui qui sait ce qui se passe, celui qui fait, quand lui en est laissé l’espace et le temps.

Autour du conte, écoutes solo et collectives + Brunch – 11h

7e étage
Libre circulation et écoutes spontanées de contes audio

  • Les rendez-vous

    11h — Présentation publique à l’issue de l’ Atelier de fiction radiophonique pour les enfants de 8 à 12 ans avec Sapin Magique (Luc Müller et Marcin de Morsier – CH)

    12h — Brunch

    14h30 — Le Petit Prince (1942/1952) — Antoine de Saint-Exupéry (F), André Sallée, Maurice Le Roux Récitant Gérard Philipe 1954, 34’

    Une rencontre entre un homme, le narrateur, qui n’a plus le sentiment d’appartenir au monde de ses semblables, et ce petit prince qui habite
    seul sur sa planète, aime les couchers de soleil et n’oublie jamais une question une fois qu’il l’a posée. Conte philosophique, critique de la société, expression d’une solitude, Le Petit Prince est d’abord un livre pour les enfants. Il leur ouvre des horizons, loin du conformisme des adultes.

Séance 9 – 16h

7e étage — Durée env. 2h30 (avec entracte)

  • Adèle et Hadrien (le livre des vacances) – Lionel Marchetti (F)

    2007, 123’, commande de l’INA-GRM, édité chez Optical Sound
    Diffusion par l’artiste

    Une pièce de musique concrète, toute en reliefs, basée sur les vacances à la campagne de deux enfants, dont la poésie est accentuée par les prises de son et le montage de Lionel Marchetti qui en modifie l’acoustique. Réalisé sur plusieurs années, Le livre de vacances d’Adèle et Hadrien met principalement en scène des voix d’enfants de la propre famille de Lionel
    Marchetti.

    Composition musicale, conception et réalisation sonore, tournages sonores, en Corse, en Bourgogne, en Provence, dans les Alpes et dans les studios du compositeur et de l’INA/GRM: Lionel Marchetti – 1997/2007

    Musique instrumentale additive composée par Olivier Capparos et librement arrangée par Lionel Marchetti

    Distribution
    Les enfants (par ordre d’apparition) Adèle Marchetti, Hadrien Calaudi et Aurélia Calaudi
    ainsi que Elisa Bremeersch, Valentine Bremeersch et Anna Prudhomme

    Participation vocale et/ou chantée de (par ordre d’apparition) Frédéric Bremeersch, Véronique Bettencourt, Roger Marchetti, Pierre Bettencourt, Monique Apple, Hélène Bettencourt, Elisabeth Bettencourt, Rocco Calaudi, Véronique Marchetti et Lionel Marchetti

    Autres présences et chants d’enfants (par ordre d’apparition)
    Mathieu Bayol, Laura Bayol, Jordan, Sarah Théodon, Matta Caire et Alphonse Caire

    Les musiciens interprètes pour les compositions d’Olivier Capparos (Enregistrements Radio France)
    Violon: Dan Warburton
    Violoncelle: Laurent Hovenherz
    Piano: Sophie Agnel
    Flutes traversières: Isabelle Hureau
    Clarinette: Guillaume Humery
    Percussions: Olivier Capparos
    Les 4 interludes sont les Variations sur Rondo de lie interprétés au violon par Mathieu Werchowski

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NOUS ENTENDONS DES VOIX
(Festival 2019)

Avec l’invention du support audio est né le besoin d’enregistrer nos mots, de transmettre comment chacun raconte ou se raconte. Qu’elle soit retentissante ou fragile, douce ou éraillée, une voix dit beaucoup de nous. Les accents, les sonorités des langues et toutes les caractéristiques qui font qu’aucune voix n’est semblable à une autre nous racontent autant qu’elles racontent notre environnement social et culturel.

Pour la première édition de cette rencontre, nous voulons tendre l’oreille vers ces voix qui disent qui nous sommes. Dans les créations sonores et radiophoniques que nous donnons à entendre, la voix ouvre un espace sensoriel au-delà des mots. Elle ne fait pas seulement corps avec la parole, mais avec tout ce qu’il y a autour: les silences, les respirations, les bruits et les espaces.

des pièces de références
des créations récentes
une conférence dans le noir
deux performances live
un atelier pour enfants

Le temps d’un week-end, Les yeux grand fermés propose une plongée auditive dans le monde de la création sonore et radiophonique

Infos pratiques et billetterie

Vendredi 22 mars, 18h – 22h
Samedi 23 mars, 10h – 22h
Dimanche 24 mars, 6h – 16h

Médias

Partenaires et soutiens

Soutiens
Fondation suisse pour la radio et la culture FSRC /SRKS, Fondation Ernst Göhner, INA, BNF

Partenaires
Théâtre Saint-Gervais Genève, AMEG

Les yeux grand fermés est un événement produit par Earthling son en collaboration avec le Théâtre Saint-Gervais Genève

Equipe et remerciements

Conception et programmation
Earthling son: Clara Alloing, Céline Carridroit, Marie Jeanson

La programmation des séances d’écoute a été faite avec les contributions de:
Marc Jacquin (Phonurgia Nova), Irène Omélianenko (France Culture), Silvain Gire (ARTE Radio), David Collin (RTS – Espace 2), Carine Demange (Radio Campus), Daniel Deshays

Sonorisation
Thierry Simonot

Scénographie
Sarah André et Yvonne Harder

Cuisine
Cecilia Olivieri et Zoé Juget

Sérigraphie foulards
Thomas Perrodin

Remerciements
David Stampfli, Carmelo Iannuzzo, Antoine Läng, Anne Gillot, Noémie Ruben, Mattieu Delaunay, Marie Vachette, John Menoud, Greg Clément, Nathan Delachavane, Kevin Cocquio, Emma Lee Harder, Jony Valado